Je n’aurai pas gagné mes galons de touriste aujourd’hui.
C’est ma deuxième journée à Bethlehem, et la deuxième journée de pluie. On est en plein épisode cévennol.
Ayant gagné la lutte pour traverser les barrages de chauffeurs de taxi proposant des tours de la ville – la visite du mur de Banksky pour 20 shekels ! j’ai pu arriver jusqu’à l’église de la nativité. Malgré l’abondance de belles églises dans cette ville, les panneaux d’information disent « the church » comme s’il n’ y en avait qu’une.
J’ai suivi la foule, se serrant dans l’édifice via une petite porte de 1m40 max de haut, tandis qu’il y avait une grande porte tout à fait confortable un peu plus loin.
Une jolie église sans doute: j’ai pu admirer les toitures en bois, les colonnes ornées d’icônes (chais pas si c’est le bon terme). Pour le reste – bezef ! Trop de monde.
Par contre, j’ai pu ressentir un bref instant de spiritualité. Cela arrive - même aux non-croyantes.
Dans une crypte, se déroulait une messe arménienne. La structure est de type question-réponse, agrémenté de sons de petites cloches.
Cliquez sur la photo de mosaïques de l'Église de la Nativité pour entendre quelques instants de cette messe antique:
Une des plus vieilles liturgies encore pratiquées, j’avais espéré l’entendre à Jerusalem. Vœu exaucé ici.
Je me suis assise discrètement près de la porte pour en profiter. Mon bonheur fût de courte durée : un moine en noir est sorti - « ma sœur, je dois partir quelques minutes, peux-tu empêcher les gens de rentrer » Et me voilà à faire la police touristique !
La communauté arménienne survit tant bien que mal en Palestine/Israel. Présente en Palestine depuis 1600 ans, elle est victime de harcèlement de la part de la droite israélienne et des politiques de judaisation. Elle subit aussi des difficultés économiques. La communauté comptait 15 000 membres en 1948. Il en reste 4500 aujourd’hui.
Plus d'infos sur les arméniens chez AlJazeera