Le boulot continue, même quand on sait que tout ça peut disparaître la nuit prochaine
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La lune est haute et un vent frais s'est levé. Nous sommes recroquevillés, enveloppés dans nos couvertures, sur le flanc d'une colline, avec des moutons et des poulets dans
des hangars tout autour de nous. Un bébé passe entre nous à quatre pattes, la tranquillité est rompu par des jets occasionnels - se dirigeant probablement à Gaza. Les colons
ont envoyé un drone agaçant, vrombissant et clignotant qui nous surveille. Lorsque les chiens aboient, nous nous redressons tous: c'est
l'alarme. Nous faisons les cent pas et nous nous
regroupons en prévision d'une attaque. La panique s'estompe. Nous nous rasseyons, jusqu'à ce qu'un voisin nous avertisse à nouveau. Une voiture circule dans les environs. On
dirait le fou qui a attaqué cette ferme hier. Fausse alerte. Puis une autre.
Cela dure des heures.
"Nous" c'est mes camarades (une artiste Mexicaine, un syndicaliste Irlandais) et moi-même, aux côtés d'une famille palestinienne. On nous a demandé de soutenir cette famille
menacée par les extrémistes sionistes.
Quel soutien pouvons-nous apporter alors que nos gouvernements encouragent ces massacres ?
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Le soleil s'est levé et nous sommes toujours là. Mais quand je vois le drapeau Israélien au-dessus de nous, je ne ressens que tristesse et effroi.
Nous nous trouvons dans le village de Tuba, Masafer Yatta. Trois familles étendues élèvent des moutons et des chèvres ici.
Les parents d'Omar ont été chassés de Qaryatein, un village situé à environ 10 km, en 1948. Omar et ses fils élèvent actuellement environ 70 moutons. Ils en avaient environ
300 auparavant, mais la crise économique due à la guerre en Ukraine s'est rajouté aux effets du harcèlement des colons et ils ne peuvent plus vivre comme avant.
Des colons illégaux ont construit sur deux côtés du village. Les bergers ne peuvent sortir que sur une fraction des terres autrefois disponibles. Il était auparavant possible
d'acheter du fourrage pour compenser la perte des pâturages, mais l'achat de fourrage et de paille est désormais trop coûteux.
Au cours de la semaine dernière, des colons terroristes ont mené plusieurs raids destructeurs à Tuba.
Des moutons, des mangeoires et des bonbonnes de gaz ont été volés il y a deux jours. Hier encore, ils ont planté le drapeau israélien sur une colline. C'est le signe que les
incursions vont s'intensifier et ils y installeront probablement un avant-poste très bientôt. Ainsi, c'est l'annonce d'un nouvel acte de nettoyage ethnique.
Nous ne sommes qu'une poignée à nous opposer à ce mal.
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